Interview de Catherine Headley
Responsable MBA E-business des MBAs ESG

Nous avons le plaisir d’accueillir cette semaine sur notre blog Catherine Headley, responsable du MBA E-business des MBAs ESG. Catherine Headley a bien voulu partager avec nous sa vision du Digital.

Qui est Catherine Headley ?

Responsable MBA E-Business des MBAs ESG, Catherine Headley, opère depuis près de 20 ans dans le digital. Issue d’une formation en droit international et économie, ayant fait ses premières armes chez Ogilvy en tant que Media planner à Londres, Catherine Headley est une spécialiste reconnue des stratégies d'acquisition de trafic et en particulier de référencement naturel (SEO pour Search Engine Optimization). Elle est également l’auteure de 2 livres chez Dunod, dont le plus récent est “La boîte à outils de la stratégie digitale omnicanale”.

Et maintenant, place à notre interview.

Recto Versoi : Au-delà du cadre académique, quels sont les aspects du digital qui vous passionnent le plus, qu'est ce qui continue d'alimenter votre passion du digital ?

En tant que spécialiste des stratégies de référencement naturel (le positionnement d’un site au sein des moteurs de recherche, aussi connu sous le terme de SEO), je me passionne de manière générale pour tout ce qui est lié à l'algorithmique, à la mesure de la performance.

Dans ce domaine, il est enthousiasmant de voir la vitesse à laquelle les choses évoluent. L'intelligence artificielle, les modèles prédictifs, le machine learning sont autant d’éléments qui remplissent actuellement mon quotidien et qui permettent aux annonceurs de mieux prospecter. Pour tout vous dire, je ne m’ennuie jamais. Le digital, ça change tout le temps.

Le métier de SEO, c’est de prendre un pari sur les évolutions des moteurs de recherche.

Sur mon sujet d’expertise, le référencement naturel, je ne me lasse pas de ce jeu implicite avec Google. C’est un jeu de devinettes permanent. Il faut faire preuve de toujours plus de curiosité : fouiller, lire, déchiffrer les informations. Le métier de SEO, c’est de prendre un pari sur ces évolutions. Plaire à un algo, c’est drôle !

Recto Versoi : Dans un contexte digital en perpétuel mouvement, quels sont les métiers du digital les plus recherchés aujourd’hui par les entreprises ?

Il y a de nombreux métiers qui enregistrent une forte demande. Sur le marketing digital, j’en vois en particulier deux qui ont la faveur des entreprises en ce moment.

Data Analyst, Data Scientist : Ce sont probablement les rois du pétrole du web de demain !

Les métiers liés à l’analyse de données : data analyst, data scientist. Ce sont probablement les rois du pétrole du web de demain. Ce sont des métiers de scientifiques, de mathématiciens. Au-delà cependant des aspects techniques, leur rôle est de révéler la richesse de la donnée et d’en déduire des modèles prédictifs sur le comportement à venir d’un consommateur par exemple.

Tous les métiers de l’acquisition de trafic sont également en forte demande côté entreprises en particulier les spécialistes des moteurs de recherche (les référenceurs ou “SEO”). Tout simplement car ils ont un rôle pragmatique, celui de faire gagner de l’argent aux entreprises.

Certains métiers me paraissent à l’inverse être un peu “has-been”, notamment le “Community Manager”. Je crois qu’aujourd’hui les investissements des entreprises reviennent sur la création de contenus de qualité plutôt que sur la simple animation de communautés. L’objectif est d’être visible dans les médias (les médias sociaux étant une sous-catégorie), ceci n’est possible qu’avec du contenu de qualité.

En dehors du marketing digital, les développeurs sont également très recherchés avec une vraie pénurie à ce niveau-là.

Recto Versoi : Pour un jeune souhaitant s’orienter vers les métiers du digital, quelles compétences clés leur conseilleriez-vous de développer ?

Le digital marketer ne se limite certainement pas à une compétence unique. Compte-tenu de son rôle central dans l’entreprise, le digital marketer se doit d’avoir toujours une longueur d'avance, d’avoir l’œil pour identifier comment les usages évoluent et comment s’y adapter.

Il est primordial d’avoir des bases sur les langages de programmation et une multitude de compétences.

C’est primordial d’avoir des bases sur les langages de programmation, et de savoir coder.

Ainsi, je dirais que le digital marketer doit cumuler une multitude de compétences :

• Un socle technique solide,
• Des compétences de gestion de projet,
• Des compétences d’analyse des datas,
• Des compétences business,
• Des compétences juridiques (droit e-business),
• Une appétence marketing forte,
• Des compétences sociologiques (analyse comportementale),
• Et puis, bien sûr, des compétences personnelles : curiosité, remise en question.

Aujourd’hui, les métiers sont de plus en plus segmentés. Ainsi, il faut aussi savoir se spécialiser tout en maintenant cet ensemble de compétences clés. Par exemple, un référenceur (un SEO), doit maîtriser à la fois des aspects techniques, marketing, commerciaux, et s’organiser une veille quotidienne pour rester à la page.

Recto Versoi : Et dans le futur, comment voyez-vous le digital évoluer ? Quels en seront les nouveaux métiers ?

Entrevoir les nouveaux métiers, c’est très compliqué. Ce qui est, en revanche, sûr, c’est que notre manière de travailler va largement évoluer. De nouvelles formes d’usages et d'interactions vont émerger et modifier notre façon de consommer le digital.

Prenons l’exemple des assistants personnels, ces derniers vont envahir notre quotidien, ils dialogueront probablement entre eux (mon assistant personnel dialogue avec celui de mon conjoint automatiquement).

De nouveaux métiers vont émerger autour de ces nouveaux usages, de métiers de plus en plus liés au management de ces intelligences : l’IA au service de la santé, de la ville, de l’enseignement, ... Le métier de “Data scientist” est en bonne position dans ces métiers de demain.

Recto Versoi : Pour finir, pouvez-vous nous présenter votre MBA en quelques mots ?

Le MBA E-Business, est un MBA dont je m'occupe depuis 14 ans et qui a deux axes forts :

• Un enseignement axé sur la maîtrise des enjeux techniques : 50% des matières sont techniques.
• Une immersion forte dans le “faire” : 50% des cours sont dédiés à la mise en pratique (certification Adwords, Google Analytics, Audit SEO).

Notre objectif : Fournir un enseignement mettant l’appui sur la double compétence : technique et digital business.

Recto Versoi : Le mot de la fin. Quels seraient les conseils que vous donneriez à un lycéen qui veut s'orienter vers le digital ?

Je conseillerai aux jeunes qui me liront de ne pas s’orienter trop tôt vers le digital. Il est important d’avoir un socle de matières traditionnelles pour avoir une bonne compréhension de l’entreprise. Se spécialiser dès la première année (BAC+1) peut être une erreur, d’autant plus, avec l’obsolescence rapide des techniques digitales. Il faut que cela reste une spécialisation.

Et dans tous les cas, je pense qu’il faut apprendre à coder le plus vite possible (HTML5, JS/PHP, Python…). Un premier socle en HTML est indispensable. Un des avantages du web est que l’on peut s’auto-former très vite sur ces sujets (par exemple via OpenClassrooms).

Recto Versoi : Merci à Catherine Headley d’avoir accepté notre invitation et pour le temps consacré.

Liens pour en savoir plus : MBA E-Business ESG